Le parcours de Julie Prudhomme
Après avoir effectué un mastère de santé publique et un doctorat en épigénétique, Julie Prudhomme est passée de la recherche en laboratoire à l’épidémiologie de terrain pour finalement intégrer le programme 3 du SIRIC ILIAD en mars 2025. Avant d’arriver à Nantes, elle a eu un parcours professionnel riche la conduisant au Canada, aux Etats-Unis, au Sénégal et en Guyane française. Julie Prudhomme est aujourd’hui au Registre des Cancers de Loire-Atlantique Vendée, dirigé par Florence Molinié (également co-coordinatrice du programme 3 SICAJOB du SIRIC ILIAD), et travaille sur l’épidémiologie du cancer du sein.
Le Registre des Cancers de Loire-Atlantique Vendée
Composé d’épidémiologistes, de chargés d’enquêtes et de techniciens de saisie, le Registre des Cancers de Loire-Atlantique Vendée enregistre de façon exhaustive tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les résidents de ces deux départements depuis 1998.
Le cancer du sein étant le cancer féminin le plus fréquent et représentant la première cause de décès par cancer chez la femme, le Registre s’y consacre, dans le cadre du SIRIC ILIAD (WP9), en les valorisants à des fins de recherche, afin de contribuer à améliorer la prise en charge de ce cancer.
Thématique de recherche de Julie Prudhomme
« Plusieurs études ont montré que la défavorisation sociale est associée à une survie plus faible au cancer du sein. Je mène des analyses épidémiologiques pour identifier les déterminants de cette disparité afin, à terme, de réduire les inégalités sociales dans la prise en charge du cancer du sein » Julie Prudhomme
De façon générale, les femmes socio-économiquement défavorisées présentent une incidence plus faible de cancer du sein et, paradoxalement une mortalité plus élevée. Ce constat reflète en partie des différences concernant l’exposition aux facteurs de risque du cancer et le recours au système de santé pour le diagnostic/dépistage du cancer, ces différences ayant elles-mêmes un impact sur le stade, le pronostic et le traitement de celui-ci. En effet, plus le cancer est diagnostiqué à un stade précoce, meilleures sont les chances de survie. Bien que le cancer du sein soit un cancer à pronostic plutôt favorable (environ 88% de survie à 5 ans après le cancer), la défavorisation sociale est associée à un risque accru de mortalité et il est donc essentiel d’en comprendre les causes pour pouvoir y remédier.
Depuis mars 2025, Julie Prudhomme travaille sur les déterminants du lien entre disparités sociales et survie au cancer du sein. Il a été montré que les femmes les plus défavorisées socialement sont diagnostiquées à un stade généralement plus avancé du cancer du sein et ont donc de moins bonnes chances de survie. Toutefois, à stade de cancer équivalent, un surrisque de mortalité subsiste chez les femmes socialement défavorisées, ce qui indique que d’autres facteurs entrent également en jeu. A partir des données de cinq registres de cancers français (Côte d’Or, Doubs, Hérault, Isère et Loire-Atlantique/Vendée), des tests et modèles statistiques vont permettre d’évaluer l’influence respective de l’accessibilité des soins, de la qualité de la prise en charge thérapeutique et des comorbidités dans l’association entre défavorisation sociale et survie au cancer du sein, en tenant compte des facteurs pronostiques connus tels que l’âge et le stade au diagnostic.
Les résultats obtenus permettront d’identifier les déterminants du gradient de défavorisation sociale dans la survie au cancer du sein en France, avec une bonne représentativité grâce à l’exhaustivité des données de registres et à la participation de cinq registres couvrant six départements aux caractéristiques contrastées. Ces connaissances aideront à la planification du système de soins par les autorités de santé et des actions plus spécifiques à destination des populations les plus touchées par les inégalités sociales de santé pourraient être envisagées afin de diminuer la mortalité liée au cancer du sein.
définitions
Epidémiologie : science qui étudie, au sein de populations (humaines, animales, voire végétales), la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans le temps et dans l’espace, ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent. Larousse
Incidence : nombre de nouveaux cas d’une maladie, dans une population, dans un temps donné. Larousse